18 Déc2015
Ecrit par AEVE . Publié dans Vu dans la presse
Il y a des regards qui en disent beaucoup. Au mois d’octobre dernier, nous avions rencontré Viviane, la maman du petit Raphael, cinq ans. À l’époque, lorsqu’elle parlait de lui, on devinait des larmes retenues dans ses yeux. Son fils ne disait pas un mot, marchait difficilement et était constamment enfermé dans sa bulle. Il avait été diagnostiqué autiste un an plus tôt. Mais la maman avait décidé de se battre. Après des mois de recherches, elle avait décidé de soumettre son fils à la méthode des 3i. Il s’agit d’une stimulation intensive de l’enfant par le jeu, sept heures par jour.
Dix mois plus tard, son regard est bien différent.
Lorsqu’elle pose les yeux sur Raphael, on lit de la fierté. Il faut dire que les premiers résultats de la méthode sont spectaculaires. « Lorsque nous avons commencé la méthode, Raphael avait les capacités d’un enfant de huit mois, se souvient Viviane. Au dernier test, au mois d’avril, il était déjà arrivé au niveau d’un enfant de vingt mois. Alors qu’il avait stagné pendant presque quatre ans, il a grandi d’un an en seulement six mois. C’est formidable. »
Concrètement, Raphael prononce aujourd’hui clairement des mots, il exprime des envies, il marche, nage, parvient à communiquer. « Il fait aussi beaucoup moins de colères, sourit Hervé,
l’un des 35 bénévoles qui viennent chaque semaine passer une heure à stimuler Raphael par le jeu dans la pièce qui a été spécialement aménagée dans l’appartement thionvillois de la famille. De semaine en semaine, j’arrive mieux à capter son attention, je mesure ses progrès. »
Le papa, Haroldo, nous montre une photo de famille : « Regardez, c’était lors de nos vacances en 2014. Raphael ne regardait pas l’appareil photo, il était complètement enfermé dans son monde, comme absent. » Puis il nous présente un second cliché, pris il y a quelques jours, sur une plage du sud de la France : Raphael regarde fixement l’objectif. Et il sourit. « Cette photo dit tout », résume le papa.
Objectif école
Une belle récompense pour tous les efforts fournis par les parents mais aussi par les bénévoles. « Rien n’aurait été possible sans eux, sourit la maman. Bien sûr, c’est difficile pour nous. Mon mari passe ses journées à la maison à accueillir les bénévoles et à stimuler Raphael lorsqu’ils sont absents. Mais les séances de stimulation par les bénévoles sont beaucoup plus efficaces. Pour Raphael, tous ces adultes qui viennent jouer avec lui sont des copains. Il les adore. » Dans quelques jours, Viviane et Haroldo organisent un grand barbecue pour les remercier.
Ils étaient 70 au début et ne sont plus que 35 aujourd’hui. « On s’attendait à en perdre en route, concède la maman. L’important, maintenant, c’est que ces bénévoles restent fidèles jusqu’au bout. Si nous ne relâchons pas les efforts, Raphael pourrait avoir les capacités d’un enfant de trois ans dans une petite année. Il pourrait alors entrer à l’école. Ce serait une immense victoire. »
Si vous souhaitez donner un peu de votre temps pour jouer avec Raphael, vous pouvez devenir bénévole en contactant Viviane au 06 27 93 27 64 ou sur pourraphael57@gmail.com
Article paru le 17/07/2015 dans le Républicain Lorrain