La méthode des 3i est-elle une approche psychanalytique de l’enfant ?
La méthode des 3i n’est pas une approche psychanalytique de l’enfant, bien qu’elle ait en commun cette approche douce et respectueuse du rythme de l’enfant et du regard sur ce que veut et fait l’enfant.
On n’analyse rien : ni les dessins ni les productions, ni le comportement : on se réfère et on relie ce qu’il fait aux phases de développement de l’enfant.
On cherche à être avec lui en jouant avec lui à égalité, pour qu’il n’ait plus peur de l’autre qui est comme lui sans exigences ; c’est pour cela qu’on dit aux intervenants : « n’attendez rien d’une séance ». Car si on a un programme à faire, on n’est pas détendu et l’enfant le sent donc, s’enferme et se replie. On part de là où il en est à chaque séance.
Par la détente et l’imitation de ce qu’il fait, on cherche sans cesse à entrer en contact pour le sortir de lui et l’amener à nous. On n’a pas un programme mais des objectifs dès que le contact est établi.
On le suit pour entrer dans son monde, on ne lui impose rien, on part de ses centres d’intérêt et de ce qui le met en bien-être… L’idée est de le détendre pour s’en faire un allié, qui a les mêmes plaisirs que lui (stéréotypes, obsessions) pour qu’il ose aller vers nous : donc on va faire comme lui, on va l’imiter (même ses obsessions ou stéréotypes).
Jacqueline Nadel, chercheur au CNRS, dit « Le plus important dans tout ça, c’est qu’on est d’égal à égal. Je ne me sens jamais supérieure à l’enfant durant une séance. Et en plus de ça, il y a une émotion extraordinairement forte qui vient du fait de se synchroniser avec l’autre. C’est vrai que j’y prends du plaisir, mais j’y prends du plaisir parce que je suis à égalité. » C’est l’expérience quotidienne des bénévoles d’AEVE ; et si parfois, on a le sentiment qu’une séance s’est « mal passée », c’est que l’on avait trop d’attente.
On se sert de l’imitation pour entrer en contact ; à aucun moment on interprète le jeu de l’enfant ou son comportement de façon analytique comme le font les méthodes psychanalytiques. On se réfère au développement psychoaffectif et non aux phases analytiques : oral, anal).
LAFFONTAS
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Inspiré par Howard Buten lors de ma formation d’éducateur spécialisé, j’ai pu “expérimenter” le fait que ce qui est le plus important c’est d’arriver à entrer en harmonie, en phase, en relation, trouver le déclic…
Par le “jeu” de l’imitation, sur une durée de quelque mois, j’ai pu constater, auprès d’un enfant de 11 ans, (très) autiste, accueilli en hôpital de jour, tout d’abord des regards furtifs (genre: qui es tu toi qui fait les mêmes choses que moi sans forcément parler ?), puis, des regards, des sourires, des sollicitations ou invitations à ce jeu de sa part.
La relation (non verbale) étant établie, je lui avait dit qu’il pourrait, lorsque j’arrivais le matin, essayer de me dire “bonjour”, comme je le faisais, ou me tendre la main.
Le message avait été entendu mais sans effets visibles.
Puis, un jour (peut-être 3 semaines plus tard) alors que mes deux mains étaient prises (je portais quelque chose de lourd) Vincent vient me voir le matin et me tend la main …
Cela fait une quinzaine d’années mais c’est encore présent chez moi …..
Lamour
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Bonjour à tous,
Diplômée depuis peu d’un master de psychologie clinique et psychopathologie, j’apprends avec grand intérêt l’existence de cette méthode, qui n’a, à aucun moment, fait irruption dans mon cursus universitaire. Cette méthode semble respecter le rythme de l’enfant sur le plan développemental et psychoaffectif, menant l’enfant à percevoir son environnement comme moins agressif, intrusif ou encore anxiogène. Néanmoins, je pose la question suivante à savoir, pourquoi l’interprétation (analytique) viendrait “gêner” ce processus? Ayant passé plusieurs mois dans un jardin d’enfants thérapeutique, je m’aperçois que cette méthode n’est pas si éloignée de ce que l’on pouvait faire pendant les séances thérapeutiques, à la différence que les séances se faisaient en groupe ( même si la réalité va dans le sens d’une prise en charge individuelle, il y avait autant d’adultes que d’enfants) et que les jeux s’accompagnaient d’interprétations (non systématiques, l’objectif n’étant pas de faire des interprétations à foison). Autre différence, est bien sûr la fréquence des séances, mais bien souvent les enfants étaient suivis dans une autre structure. La méthode analytique repose également sur le respect du rythme de l’enfant et va s’intéresser au jeu (symbolique) où les mots ne sont pas nécessairement des interprétations mais vont accompagner l’enfant dans sa vie fantasmatique. La méthode des 3i utilise le jeu, l’imitation, mais n’oublions pas la force du langage, le pouvoir des mots, qui dans beaucoup cas d’autisme, font défauts.
tartaut-mayer
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mon fils est parti en chine à 18 ans , il a appris le chinois et fait ses études en chinois pendant 7 ans…
je suis infirmière , j’ai accompagné des enfants et adolescents avec autisme pendant 15 ans , j’ai appris le langage de chacun un peu , parfois plus , nous avons communiqué dans leur “langue” puis certains ont pu apprendre un peu de mon langage , car des “ponts” avaient été lancés…c’est empirique et en même temps quel bonheur!à suivre…