Jeremy progresse avec le syndrome de West
Maman de Benoîte, 7 ans et demi (avec le développement d’un bébé de moins d’un an), notre fille trisomique 21 et autisme, je lis avec toujours beaucoup d’intérêt votre revue. Mais je suis surprise de ne pas y voir mentionnée la méthode développementale dite des « 3i » (pour intensive, individuelle et interactive) qui aide à lutter contre l’autisme.
Grâce à l’implication et à la générosité d’une trentaine de bénévoles, qui se relaient auprès d’elle, depuis le 16 juin, 6 heures par jour, nous voyons Benoîte commencer tout doucement à sortir de sa bulle : elle manifeste sa joie lorsqu’une de ses bénévoles arrive dans sa chambre, au point de se déplacer jusqu’à elle pour lui sourire et lui faire un câlin, ce qui était impensable voici seulement quelques mois !! Son regard est beaucoup plus présent, habité ; la relation devient possible. Elle manifeste aussi l’envie de plus en plus fréquente de se mettre debout (notre fille est pour le moment en fauteuil). Elle commence à applaudir, elle vocalise, imite… Bref, ses progrès sont à la fois infimes et extraordinaires. Et je pense vraiment que cette méthode est une immense chance pour elle.
Basée sur l’écoute des désirs de l’enfant (et de ses refus), elle a pour but de se mettre à sa hauteur, de l’imiter, de se faire accepter dans son monde à lui, pour lui donner ensuite envie de nous imiter, nous, et de nous rejoindre dans notre monde. Chaque semaine, une psychologue spécialement formée à la méthode des 3i vient faire une séance de jeu avec Benoîte. Son rôle est aussi de visionner toutes les vidéos (car chaque séance de jeu est enregistrée), pour améliorer tel ou tel point, et transmettre ses conseils aux bénévoles lors de réunions-bilans, qui ont lieu toutes les six semaines environ.
C’est pourquoi je pense que beaucoup d’autres personnes autistes (et pas seulement des enfants) devraient pouvoir profiter des bienfaits de cette approche, encore si peu connue…
Kevin 24 ans
Est un autiste hyperactif. En 2004, apparition de la violence et de l’automutilation.
Kevin bénéficie d’une prise en charge à la Maison de l’Autisme à Melle, mais ce ne
peut être que provisoire. Ses parents font alors le pari de la méthode des 3i. Au fur
et à mesure des séances, Kevin s’apaise. Il y a de plus en plus de temps calmes.
Ethan 7 ans
Après 3 ans d’errance, Ethan avait des centres d’intérêt restreints et était violent.
Au bout de 6 mois de méthode 3i, Ethan se pose mais ses frustrations sont difficiles
à gérer. Six mois plus tard, les apprentissages sont possibles.
Ethan, qui avait des séances de kiné depuis la naissance, a récupéré, au bout de 4 mois
de méthode 3i, une souplesse dorsale.
Bruno
Avant 11 ans, était très violent, cassait tout et se mutilait. A 10 ans et demi, démarre
la méthode des 3i. Au bout de 18 mois de méthode, la relation à l’autre est apaisée.
A 14 ans, commence l’école à la maison et est heureux d’apprendre.
Bruno a des passions : peindre, jouer de la batterie et un rêve : devenir pilote.